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ACCUEIL DU CHIEN ADOPTÉ

  • Photo du rédacteur: francois l'ami des chiens
    francois l'ami des chiens
  • 26 juin
  • 5 min de lecture

L'adoption d'un chien de refuge ou d’association rou même d’un particulier, représente un nouveau départ tant pour l'animal que pour sa famille d'accueil. Pensez que ce chien a un vécu, et qu’il a perdu tous ses repères en arrivant chez vous.

Pour vous, il est votre chien, pour lui, vous êtes encore un(e) inconnu(e). C’est à vous que revient la mission de construire toute votre relation et de la qualité de cette relation dépendra tout son avenir au sein de votre foyer.

Ce guide, ancré dans les connaissances actuelles en éthologie canine et en neurosciences, vous aidera à faciliter cette transition délicate pour favoriser l'épanouissement et l'intégration harmonieuse de votre nouveau compagnon.

Comprendre le vécu et l'impact neurobiologique

Le stress du refuge et ses conséquences

Les chiens de refuge ont souvent connu des expériences traumatisantes :


    • Impact sur le cerveau : L'exposition prolongée au stress dans un refuge augmente la production de cortisol, l'hormone du stress, qui peut altérer le fonctionnement de l'hippocampe (mémoire) et de l'amygdale (émotions).

    • Période de décompression : Les neurosciences nous apprennent que le cerveau canin a besoin de temps pour réduire ses niveaux de stress et établir de nouveaux circuits neuronaux associés à la sécurité. Cette "période de décompression" peut durer de quelques semaines à plusieurs mois selon l'individu.

CHAQUE INDIVIDU A SON PROPRE TEMPS D’ADAPTATION, DE MISE EN CONFIANCE.

Les premiers jours : L'adaptation initiale

    • Environnement calme et prévisible : Limitez les stimulations sensorielles excessives pour éviter de surcharger le système limbique déjà fragilisé par le stress.

    • Espace sécurisant : Offrez un lieu de repli sûr (panier, caisse de transport ouverte ou pièce calme) où votre chien peut s'isoler pour réguler ses émotions.

    • Routine simple et régulière : Établissez des horaires stables pour les repas, sorties et repos. La prévisibilité diminue l'activité de l'amygdale et favorise la sécrétion d'ocytocine, "l'hormone de l'attachement". Ne forcez rien, certains chiens ne sont pas prêts à sortir de suite. Respectez le.

Les premières semaines : La familiarisation

    • Construction progressive de la confiance : Respectez le rythme d'exploration de votre chien sans forcer les interactions. Les neurosciences montrent que les expériences positives répétées créent de nouveaux circuits neuronaux favorisant la confiance.

    • Introduction graduelle aux stimuli : Présentez progressivement les éléments de son nouvel environnement (personnes, lieux, bruits) en surveillant les signes de stress.

    • Communication non-verbale adaptée : Privilégiez les signaux d'apaisement (éviter le regard direct prolongé, choisissez la position de côté, mouvements lents) pour faciliter la communication interspécifique.

Les premiers mois : L'intégration

    • Établissement du lien d'attachement : La relation se renforce par la cohérence des interactions et la prévisibilité environnementale, stimulant la production d'ocytocine chez le chien et l'humain.

    • Adaptation aux routines familiales : Votre chien commence à anticiper les événements quotidiens, ce qui stimule son cortex préfrontal et renforce son sentiment de sécurité.

Pratiques recommandées basées sur l'éthologie moderne

La priorité absolue : bien-être social et sécurité affective

    • Environnement émotionnellement sécurisant : Les neurosciences démontrent qu'un environnement exempt de stress et de peur est fondamental pour la réorganisation positive des circuits neuronaux. Votre chien doit avant tout se sentir en sécurité affective.

    • Absence totale de punitions et contraintes : Les réprimandes, hausser le ton, les ordres stricts ou toute forme de punition activent les circuits de peur dans l'amygdale et compromettent gravement le sentiment de sécurité du chien, particulièrement vulnérable après un séjour en refuge.

    • Conséquences neurobiologiques des approches coercitives : La recherche démontre que les méthodes basées sur la contrainte ou la punition augmentent significativement les niveaux de cortisol et peuvent provoquer des modifications structurelles dans le cerveau, affectant la capacité d'apprentissage et le bien-être émotionnel à long terme.

Respecter la nature du chien

    • Besoins éthologiques essentiels : Offrez des opportunités quotidiennes pour exprimer les comportements naturels (renifler, explorer, mâcher) qui stimulent le système de récompense cérébral.

    • Enrichissement cognitif adapté : Proposez des jeux de recherche ou alimentaires qui mobilisent les capacités olfactives et cognitives du chien, favorisant la plasticité neuronale.

    • Repos suffisant : Le sommeil est crucial pour la consolidation des apprentissages et la régulation émotionnelle. Un chien adopté peut avoir besoin de 16 à 18 heures de repos quotidien pendant sa période d'adaptation.

Communication et apprentissage bienveillants

    • Lecture du langage corporel : Apprenez à reconnaître les signaux subtils de stress (léchage de babines, bâillements, détournement du regard) qui indiquent une surcharge émotionnelle avant qu'elle ne s'amplifie.

    • Approche non directive : Évitez les ordres stricts ou ton autoritaire qui peuvent réactiver des traumas antérieurs. Privilégiez les invitations douces et les suggestions plutôt que les commandes.

    • Apprentissage sans pression : L'apprentissage par renforcement positif respecte le fonctionnement neurobiologique du chien et favorise une relation basée sur la confiance plutôt que sur la crainte. Ne forcez jamais votre chien à faire quoi que ce soit.

    • Interactions respectueuses : Demandez toujours "l'autorisation" à votre chien avant de l'approcher ou le toucher (observation de sa posture, respect s'il s'éloigne). Cette approche consensuelle renforce son sentiment de contrôle et de sécurité.

    • Cohérence et prévisibilité : Établissez un environnement prévisible et des interactions cohérentes. La prévisibilité réduit l'activation de l'amygdale et du système nerveux sympathique, sans nécessiter de règles strictes ou contraignantes.

Gérer les comportements problématiques

Comprendre l'origine des difficultés

    • Vision fonctionnelle du comportement : Tout comportement répond à un besoin ou une émotion. L'approche moderne en éthologie nous invite à identifier la fonction du comportement plutôt qu'à simplement le supprimer.

    • Réponses émotionnelles conditionnées : Certaines réactions excessives (peurs, agressions) sont liées à des associations négatives antérieures, enregistrées dans l'amygdale. Leur modification nécessite la création de nouvelles associations positives.

    • Patience et progression : Les changements comportementaux s'inscrivent dans la durée car ils impliquent une réorganisation des circuits neuronaux.

    • Renforcement des comportements alternatifs : Plutôt que de punir un comportement indésirable, renforcez positivement un comportement incompatible souhaité.



N'hésitez pas à consulter un comportementaliste canin formé aux approches modernes si vous observez :

    • Des comportements d'anxiété persistants après plusieurs semaines

    • Des manifestations agressives même légères

    • Un retrait social prolongé

    • Des difficultés d'adaptation qui s'amplifient avec le temps

L'importance cruciale d'une approche non contraignante

Impact des méthodes coercitives

Les recherches en neurosciences démontrent que toute forme de contrainte, punition ou intimidation (même légère) peut :

    • Réactiver des circuits traumatiques dans le cerveau d'un chien adopté

    • Compromettre durablement la capacité d'attachement sécure

    • Augmenter les comportements de peur et d'anxiété

    • Ralentir significativement le processus d'adaptation et d'intégration

Les alternatives bienveillantes

Pour chaque situation potentiellement frustrante :

    • Plutôt que réprimander, rediriger doucement vers un comportement alternatif

    • Au lieu d'ordonner, proposer et inviter

    • Remplacer la contrainte par l'aménagement de l'environnement

    • Substituer le contrôle par l'accompagnement patient


Conclusion

L'accueil d'un chien de refuge est un processus qui demande patience, observation et une approche résolument bienveillante. La sécurité affective et l'absence de contraintes sont les fondements neurobiologiques indispensables à la reconstruction émotionnelle de votre compagnon.

En respectant son rythme d'adaptation, en évitant toute forme de punition ou d'intimidation, et en appliquant les principes de l'éthologie moderne, vous permettrez à votre chien de développer un attachement sécure et de s'épanouir pleinement dans sa nouvelle vie.

Souvenez-vous que chaque chien est unique, avec son propre tempérament et son histoire personnelle. La patience et la bienveillance constante sont vos meilleurs alliés dans cette belle aventure d'adoption.

Et  laissez lui le temps...... vous vouliez son bonheur... c'est à vous de le construire.


Cynothèque Formation - Corinne Martin

Formation Comportement et Education canine.


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